morceaux choisis

                       BONNE ANNEE

Bonne année à toutes les choses :

Au monde ! A la mer ! Aux forêts  dévastées !

et aussi

Pour le plaisir de dire « Bonne Année » sur tous les tons !

« Bonne Anerie » dit le farceur à tout bout de champ.

« Bon Anorak » dit le petit Esquimau à son grand frère.

« Bonbon Bonne Année » dit le gourmand à son copain

« Bon anénuphar » dit la grenouille à ses copines de la mare.

« Bon anniversaire ! » dit l’étourdi à sa chérie

« Bonnet de laine » dit le frileux à sa grand-mère.

« Bonne à quoi ? » dit l’escargot qui n’a pas vu l’année d’avant passer.

« Ban Anier » dit le singe à toute la famille.

Et moi qui  suis content comme tout

de fêter l’année qui commence,

je dis et je redis à tout le monde :

« Bonne Année ! Bonne Santé !

et prenez la vie du bon coté ! »

Marie Aubinais

Même une pendule arrêtée donne l'heure exacte deux fois par jour.

(C'était le  proverbe du jour).

Le jour, chacun trahit chacun

On gagne, on dépense l'argent

On sourit à des inconnus

On tient tête à ceux qui se meurent

Le jour, on se regarde vivre

On se regarde qui croit vivre.

Mais à la nuit, ceux- la que j'aime

Se réveillent en souriant

Otant ce lourd manteau de vie

De sur mes épaules d'enfant

Et me soufflent la vérité.

Un homme arrive chez lui , un soir , fatigué après sa  journée de travail.
Son fils, qui l'attendait,  lui demande  :
-"Papa est-ce que je peux te poser une question ?"
-"Bien sur !"
-"Combien est ce que tu gagnes de l'heure ? "
-"Ca ne te regarde pas, fiston !"
-"Je veux juste savoir Papa. Je t'en prie, dis le moi"
-"Bon si tu veux absolument le savoir, je gagne 9 euros de l'heure"
Le petit gars s'en retourne dans la maison avec un  petit air triste .
Quelques instant plus tard, il revient vers son père et dit  :
- "Papa pourrais-tu me prêter 3 euros ?"
-"Ah bon c'est pour cela que tu voulais savoir ? Pour m'emprunter de l'argent ? Ne fais pas l'idiot, va dans ta chambre et  laisse moi tranquille. J'ai eu une journée éprouvante, je suis fatigué  et je n'ai pas le temps d'écouter tes bétises. 

 Une heure plus tard, le père qui avait décompressé   repense à la demande de son fils. Peut-être voulait -il  acheter quelque chose d'important. Il monte dans la chambre du petit .
-"Tu dors ? "
-"Non Papa "
-"Ecoute, j'ai bien réfléchi. Voici les  3 euros que tu m'as demandés "
-"Oh merci  Papa !"
Et le petit gars de fouiller sous son oreiller et d'en ressortir 6  belles pièces d'un euro. Le père, voyant  toutes les pièces  s'interroge :
-"Mais pourquoi voulais-tu 3 euros, si tu en as déja 6  ? Que veux tu faire avec tout cet argent ? 
-"C'est que ...Il m'en manquait.  Mais maintenant,  j'en ai assez Papa ...  Dis Papa, est-ce que demain  je pourrais t'acheter une heure de ton temps car j'aimerais bien pouvoir jouer  un peu avec toi."

        Monorime

On pleure, on rit, on renie  pour les autres,

On se hisse, on se bat pour la cause des autres,

On parle, on élabore avec la foi des autres,

On fait de beaux enfants pareils à ceux des autres,

On jouit du paradis qu'ils iront faire aux autres,

Et puis l'on meurt enfin, sans bruit...

                                               ....  Comme les autres.

           Spleen

J'ai dessiné des larmes,

Des larmes de silence...

J'ai dessiné un visage

Un visage d'indifférence...

J'ai dessiné une plage,

Une plage sans sable...

J'ai tracé sur une page

L'inconnu,

Un sentiment perdu...

J'ai tracé sur du papier blanc

Un sourire qui ment...

Puis, j'ai fermé les yeux.

Alors j'ai dessiné le ciel,

J'ai peint des nuages

De la même couleur

Mais j'avais oublié le soleil

Alors , j'ai changé de page,

Et j'ai dessiné la peur,

La peur sans raison...

J'ai pris mon pinceau

Et j'ai peint la souffrance :

J'ai dessiné un préau

Où j'ai représenté mon enfance,

Ma main a raconté l'innocence

...d'un coup de crayon...

J'avais peint ma vie

Mais je n'avais pas choisi

Les principales couleurs.

1978

En attendant la rentrée qui devrait se faire prochaine,  voici un texte lu présenté sur le  blog d'Emma Benji

Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute opinion de la sagesse. Quelqu’un vient un jour trouver   le grand philosophe et lui dit :
"Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami?

       - Un instant, répondit Socrate. Avant que   tu me racontes, j’aimerais te faire passer un test, celui des 3 passoires:

     - Les 3 passoires?

     Mais oui, reprit Socrate. Avant de me raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre   le temps de filtrer ce que l’on aimerait dire.
     C’est ce que j’appelle le test des 3 passoires. La première  passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai?

     - Non. J’en ai simplement entendu parler...

     - Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité.

     Essayons de filtrer autrement en utilisant une deuxième passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

     - Ah non ! Au contraire.

     - Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain si elles sont vraies. Tu peux peut-être encore passer le test,
  car il reste une passoire, celle de l’utilité. Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

     - Non. Pas vraiment.

  Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?"

  Découvrir que l'on existe,

                             c'est aussi   découvrir

                                                      sa solitude.